A l'appel du pape français Urbain II (1095). un grand élan spirituel pousse toute la chrétienté occidentale vers Jérusalem qui est aux mains des Musulmans depuis le VIIe siècle. Byzance encourage cette intervention. L'échec sera cinglant.
Pour la chrétienté, cette ville où le Christ est mort et où a vécu Jésus, cette ville qui abrite le Saint Sépulcre ne peut qu'appartenir à elle. Idéologie certes conflictuelle, vu que cette ville est le centre spirituel des trois grandes religions monothéistes. Cette ville sera donc durant des siècles, assiégées, détruite, conquise ou occupée, selon les uns ou les autres.
En Europe règne l’époque terrible et bénie de l’Inquisition. Des centaines de personnes sont torturées, brûlées vives, meurent dans de terribles souffrances.
Les trois premières croisades ont eu peu d'impact sur la Grèce. La
prochaine la concernera et marquera la fin de l'empire byzantin.
Six années après la précédente, le pape Innocent III (1198-1216) appelle à une
nouvelle croisade, la quatrième. Jérusalem est de nouveau entre les mains des
Musulmans et ce, depuis 1187.
Les Puissants sont réticents à engager une autre
campagne militaire, la France et l'Angleterre se livrent bataille et les
Germaniques luttent contre le pouvoir papal.
Malgré les réticences et les difficultés du moment une armée de Croisés est finalement formée. Apres négociation, la république de Venise acceptera d'affréter des navires et d'emmener une armée de 10.000 Croisés. La puissante armée s'est promise de reprendre la ville et le port de Zara (Zadar en Croatie) et d'attaquer l'empire byzantin.
Les croisés se dirigèrent donc en premier vers la ville portuaire de Zadar.
Certains chefs n'étaient pas du voyage car de nombreuses voix s'élevèrent contre cette lutte
fratricide.
Les croisés pourtant sans vergogne n'hésiteront pas a piller la ville. Ce 24 novembre 1202 ne marquera que le début de
leurs méfaits. Excommuniés par le pape, ils se dirigeront vers l'île de Corfou,
lui réservant le même sort.
Le 12 avril 1204, les troupes de la 4ème croisade entrent dans la ville la plus riche du monde sans rencontrer de résistance Mais ces nouveaux venus, ces latins sont mal acceptés, ces étrangers dérangent. L'opposition, la contestation grandissent et se muent en manifestations, puis en révolte. Alexis IV, allié des latins meurt étranglé. Alexis Doukas, qui a mené l'insurrection prend le pouvoir sous le nom d'Alexis V. Les croisés ne peuvent accepter cette défaite. Ces pieux chevaliers venus de France, d’Italie, d’Allemagne ou d’ailleurs vont massacrer, piller, mettre à sac la principale cité de la chrétienté orientale. Les pillages, les saccages, les viols et les lynchages dureront trois jours.
De nombreuses œuvres d'art seront malheureusement détruites ou simplement volées. Les quatre chevaux qui ornent aujourd'hui la basilique Saint Marc à Venise, les hautes colonnes de Théodose et d'Arcadius, des statues grecques et romaines en grand nombre changent de mains. De nombreuses reliques sont emportées. Soisson recevra la tête de Saint Etienne. Au pape, il sera remis un morceau de la vraie croix, à Baudouin II la vraie couronne d'épines. L'empire byzantin comme toute nouvelle terre conquise fut partagé sans vergogne entre les Vénitiens et les seigneurs de cette croisade.
Les croisades ont pour
des siècles crée un fossé, un mur d'incompréhension entre Musulmans, Orthodoxes, Chrétiens
et notre société judéo-chrétienne.
Des efforts timides sont entrepris pour rapprocher les religions, le pape Jean-Paul II, lors d'une visite officielle en Grèce a
présenté à la communauté orthodoxe le repentir du Vatican et du monde
catholique.
Excuses et pardon ont reçu un accueil tiède mais respectueux. Il nous
faut bien constater malheureusement; que fanatisme et extrémisme font toujours
des ravages.