Cette excursion s'est effectuée en groupe, ce qui explique que nous ayons pu rejoindre Agios Ioannis en autocar !
Faudra pour effectuer ce parcours, vous rendre à Chora Sfakion en voiture ou en bus, Sur le versant sud de la
Crète, côté mer de Libye, pour
ensuite, prendre un taxi qui vous déposera à Agios Ioannis, là où la route s'arrête. Ce village presque
abandonné possède encore son église dédiée à la Mère de Jésus, Agia Panagia en grec.
La montée est impressionnante, le dénivelé important, partant du niveau de la mer, on arrive à une altitude de plus de 600m à
Anapoli en moins de dix kilomètres. La route est tortueuse, étroite et compte des centaines de virages.
Anapoli est fier de son histoire et de son passé. Son héros Daskaloyiannis, celui qui a mené la révolution contre les Turcs en 1770,
est là, sur la place du village, il semble toujours défier l'occupant Turc, nous sommes dans son village natal.
Les Anciens veulent s'en souvenir et se font un honneur de sauvegarder l'habit traditionnel, à
l'exemple du berger Yiannis qui au bout de sa canne et de ses 85 printemps promène son passé de Sfakianos.
Cette région, tout comme ses habitants est de nature rude et sauvage, elle compte des gorges et des grottes par dizaines, elle fut aux
temps anciens
difficile d'accès et de ce fait, elle fut un nid de résistance, une base de repli durant les nombreux conflits et les longues occupations.
Bien peu de conquérants ont foulé son sol.
Anapoli est un endroit idéal pour les marcheurs qui veulent découvrir la région. Du village d'Anapoli existe un itinéraire balisé qui
vous amène au bord de mer à Loutro. Itinéraire toute en descente, une heure trente de marche avant de rejoindre la baie et d'attendre
le ferry qui vous
déposera à Chora Sfakion. La balise à suivre est un cercle jaune dans un carré blanc.
D'Anapoli, les amoureux du mountain-bike peuvent
enfourcher leur monture pour rejoindre le village de Mouri haut perché à 1.150 mètres du niveau de la mer.
Les gorges d'Imbros et d'Aradena ne sont pas loin, elles sont situées de part et d'autre du village. Le chemin européen E4 est proche
et le ferry de Loutro peut vous conduire à Agia Roumeli, à la sortie des gorges de Samaria.
Mais la route poursuit son
ascension impressionnante vers le village d'Aradena, distante de deux kilomètres à peine, qui n'est accessible par route que depuis
1986,
date à laquelle fut ouvert le pont qui relie désormais les deux versants des gorges du même nom.
La traversée impressionne plus d'un passager car les gorges d'Aradena sont
profondes de plus de 100m. Le pont haut de ses 138 mètres, bien que solide, semble tellement étroit et si peu
rassurant !
18 kilomètres ont été parcourus depuis Chora Sfakion, notre car poursuit sa route pour arriver là où tout le monde descend, nous sommes
arrivés à Agios Ioannis et la ballade peut commencer!
D'ici part une route balisée, un cercle bleu dans un carré blanc, deux kilomètres d'ascension, 400 mètres de dénivelé, pour arriver à
la grotte de Kormokopos.
Notre groupe dés la sortie du village bifurque vers la gauche pour longer toute en descente un mur de pierres et suivre une autre
balise, un carré rouge et blanc. Cet itinéraire balisé conduit les promeneurs vers Ayia Roumeli, nous le quitterons au bout de quelques
kilomètres.
Sur l'indication de notre guide, Stavros, nous gravissons un monticule très pentu qui nous fera découvrir un plateau verdoyant et sa forêt de pinèdes.
Sachant que Aradena est devenu un village fantôme, que Agios Ioannis, compte seulement une trentaine d'habitants,
presque coupés du monde, mon étonnement fut grand de devoir constater avec amertume que
trop d'arbres semblaient avoir été sacrifiés
Notre progression nous amène vers les gorges d'Aradena, nous sommes dorénavant dans un univers rocailleux, parmi les senteurs du
thym et de la sauge qui abondent. Le village de Livaniana est proche.
Lieu abandonné, des ruines, des fondations de murs, des maisonnettes traditionnelles abandonnées aux toitures éventrées et parmi ces témoins d'une vie passée, une taverne à ciel ouvert qui attire les promeneurs assoiffés et peut-être fatigués. Peut-être que de rares habitants complètent le paysage car les oliviers y poussent jusqu'au bord de mer et quelques chèvres cherchent désespérément de l'herbe tendre à brouter. Loutro est proche, un sentier serpente en plein soleil, tout en descente vers la plage toute proche et vers la baie de Phoenix qui était l'ancien port d'Aradena aux temps anciens de la piraterie.
Loutro et ses eaux cristallines nous accueillent. L'endroit inaccessible par la route est un lieu de quiétude. Quelques façades blanchies de tavernes et de petits hôtels enserrent la baie, terrasses et plage invitent à la farniente. Repos de trois heures bien mérité en attendant le ferry qui nous déposera à Chora Sfakion où nous attend le bus du retour vers Chania.